Carnet de route
Les Astazou - Septembre 2008
Le 06/09/2008 par Dovergne Dominique
Les ASTAZOU
Septembre 2008
Vendredi 05 septembre 2008
Route Niort / (Niort La Créche) / Melle / Barrage des Gloriettes
Christophe et Fabrice sont partis ce matin; ils ont prévu de faire un tour dans le cirque de Gavamie avant de monter bivouaquer au barrage des Gloriettes où le reste du groupe les rejoindra dans la nuit.
Le rendez vous avait été donné à l8h à Melle; Laure et Mihai arrivent, après avoir eu la gentillesse de prévenir, par un rapide coup de téléphone, de leur léger retard; nous transvasons les sacs vers l’a1rière du camion Jumper qui va servir de moyen de transport puis de refuge, ce soir, ou demain matin, selon la rapidité avec laquelle nous parviendrons au barrage des Gloriettes d'où nous devons partir randonner demain matin.
Dominique est au volant, départ l8h25mn direction la RNl0 vers Angoulême, Bordeaux puis l’autoroute vers Langon, mais, avant, nous faisons un arrêt sur l'aire de repos des Landes près de la "station service-centre-commercial" afin que Laure puisse faire quelques achats car elle a oublié son pique-nique, ou au moins son jambon, à la maison. Les garçons avalent leur pique-nique, Laure son sandwich, puis nous repartons. Dans la traversée des Landes, Fabrice appelle Mihai et lui signale qu'ils sont prêts à monter aux Gloriettes et que le temps est beau là bas. Il n'y a pas trop de monde sur la route et les kilomètres défilent malgré la pluie qui tombe parfois assez fort! Nous traversons Tarbes par le centre ville où de nombreux jeunes traînent dans les rues et sur la place car il ne fait pas froid ici et il n'y a pas plu !
Quelques gouttes de pluie tombent dans la vallée de Luz mais elles ne sont pas très inquiétantes. Dans la fin de la montée vers le parking du barrage, nous dérangeons un blaireau qui coure un instant devant le camion puis grimpe se tapir dans les herbes du "haut" coté de la route. Nous parvenons, vers 1 h du matin, sur le parking des Gloriettes où, comme souvent, se trouvent de nombreuses voitures, dont celle de Fabrice mais nous ne la cherchons pas, préférant trouver rapidement un emplacement bien plat pour la nuit. Nous faisons ensuite les préparatifs des couchages: Laure a choisi la couchette du haut, Mihai et Dominique se partageront la couchette du bas.
Extinction des feux par Laure et nous comptons sur les "bivouaqueurs" pour nous réveiller demain matin!
Samedi 06 septembre 2008
Barrage des Gloriettes ~ Refuge de Tuquerouye (+l000m, 4hl7mn)
Des lumières illuminent, en effet, les fenêtres du camion et des coups discrets frappés sur la carrosserie éveillent les dormeurs qui ont à peine récupéré de leur voyage d'hier. Nous nous levons puis nous saluons nos amis avant de mettre l'eau pour le petit déjeuner à chauffer sur le réchaud intégré au camion. Nous préparons en même temps nos sacs sous un ciel bien bas. Cette nuit nous avons été réveillés par une ou deux averses que l'on a bien entendu crépiter sur le toit du véhicule.
Hier, nos amis sont allés voir le PGHM de Gavarnie qui leur a donné la météo suivante: pluie samedi matin, orages l'après midi; dimanche : beau le matin mais averses de neige l'après midi! Donc nous décidons de partir ce matin mais en mettant les sursacs sur nos sacs à dos, faire le sommet demain matin et rentrer rapidement avant la neige!
Nos amis vont plier la tente de Christophe pendant que nous avalons notre petit déjeuner et que les derniers préparatifs des sacs s'achèvent. Fabrice vient garer son auto à coté du camion et nous nous préparons au départ. Dominique règle ses nombreux instruments et nous partons vers le barrage après une rapide photo.
Le sentier est bien humide mais il ne pleut pas encore. La bruine nous mouille bientôt de façon aléatoire et après une heure et demie, à peu prés, la pluie nous arrose d'une ou deux averses qui nous obligent à sortir les capes de pluie que nous enfilons avec plus ou moins de facilité, selon la qualité du vêtement et son état (n'est-ce pas Laure?). Nous profitons de cet arrêt pour manger un morceau et calmer la fringale qui commençait à attaquer la vaillance de Laure. Il n'y pas trop de vent et si il ne fait pas chaud, cela reste encore supportable et nous dépassons ainsi le point de non-retour; il faut maintenant serrer les dents, faire le dos rond, colmater les brèches, serrer les guêtres, et faire contre mauvaise fortune bon coeur, et pi monter !! Nous croisons un jeune homme, capé contre la pluie lui aussi; il descend du refuge dans lequel il a passé, seul, la nuit, bercé par le vent qui lui a secoué la porte toute la nuit. Il descend car le temps qu'il fait le décourage; nous lui proposons de venir avec nous faire le sommet demain mais cela ne le tente pas et nous repartons chacun de notre coté. Ca commence à monter un peu plus raide, les rochers se multiplient sur le sentier alors que nous parvenons au petit col séparant la "Bome de Tuquerouye" de la falaise. De là nous pouvons voir le couloir qui nous attend; la neige ne devrait pas être gênante: une petite traversée dans le bas du couloir et tout le reste pourra être gravi
par les éboulis ou les rochers dans le haut du couloir. Nous progressons avec courage d’autant plus que Dominique promet toujours le refuge pour dans un quart d'heure mais sans la conviction de tromper qui que ce soit !!. La dernière partie du couloir est bien pentue; on pourrait passer dans la neige mais il faudrait mettre les crampons que personne ne souhaite chausser à ce moment; Mihai s'engage sur le rocher, sur la droite du couloir, et franchit les dernières longueurs les plus raides; suivent quelques lacets dans l’éboulis et les excréments et nous voici sur la petite plate forme que représente cette brèche et sur laquelle le refuge à été implanté, sous la bienveillance d'une statue de la Vierge qui n'a plus de mains.
Rapidement, nous pénétrons à l'intérieur et nous fermons la porte. Au plafond des chaînes ont été installées et cela permet de mettre à égoutter tous nos vêtements et équipements trempés par cette matinée pluvieuse. Mihai, qui a oublié sa cape de pluie, est trempé jusqu'au slip! Chacun revêt des vêtements de rechange secs et chauds et sort aussi du sac de quoi se restaurer et se faire chauffer une boisson chaude. Nous mangeons pendant que, dehors, la pluie tombe de plus belle; une grosse averse bombarde la toiture de cuivre de ce refuge et nous entendons bien le bruit de la tourmente. Les réchauds permettent la cuisine des bolinos et soupes diverses, sorties des sacs, et qui sont bien agréables à avaler dans ces conditions. Un café par-dessus tout ça et nous voilà prêts pour la sieste car personne n'a songé à monter un jeu de cartes pour s'occuper! Au plus fort de l'averse, un visage apparaît dans la fenêtre de la porte du refuge, bientôt suivi par un chrétien qu'accompagne trois autres personnes ruisselants de la tête aux pieds. Ils arrivent de la Pinéda et ils ont "bien pris" en montant jusqu'ici!! Un des hommes semble frigorifié et peine à se dévêtir pour se sécher, ils finissent de changer de vêtements et se réchauffent doucement pendant que nous commençons de tester le confort des matelas du dortoir. Nos quatre compagnons se restaurent pendant que l’une ou l'autre d'entre nous plonge dans un sommeil réparateur. Après leur repas ils vont se re-équiper, remettre les capes de pluie, et prendre la direction de Gavarnie ou une bonne soirée dans le gîte du Gypaète les attend! La pluie s'est arrêtée mais le vent se lève et gonfle leur cape de pluie pendant qu'ils plongent dans le couloir. Dominique les suit un moment du regard puis rejoint ses compagnons dans une sieste bien agréable.
Le bruit de la porte du refuge finira par réveiller tout le monde malgré les efforts déployés par Christophe pour la réduire au silence. Le vent chasse les nuages et la pluie et le soleil finit par inonder la terrasse du refuge ce qui, associé au vent, va permettre de finir de sécher tout nos effets que l'on accroche à la balustrade de la terrasse. Sur les parois du Cylindre du Marboré et du Mont Perdu, la neige est tombée et les rochers sont blanchis de givre.
Dominique souhaite voir le départ de la voie vers le sommet; ses topos lui indique un passage par des virés, à droite du couloir espagnol, au dessus du lac alors que les PGHM ont parlé d'un contoumement du lac par le sud.
Il se propose de descendre voir et Christophe l'y accompagne. Dominique part, pieds nus dans ses chaussures mouillées, et Christophe a mis une paire de poches plastiques par dessus ses chaussettes et cela lui convient parfaitement. Nous descendons prudemment le couloir puis nous cherchons et trouvons des passages et des caims que nous suivons et qui vont dans la bonne direction; nous les suivons un moment jusqu'à la limite du bout du lac dans lequel un névé trempe, libérant à cet instant un morceau d'iceberg qui flotte encore sur le bord du lac. Puis nous revenons vers le refuge, découvrant, de ci de là, quelques Edelweiss que Christophe prend en photo; plus loin, Dominique profite du ruissellement de l'eau dans un petit gour pour refaire le plein de sa gourde puis nous remontons vers le refuge. Nous avons le plaisir d'y découvrir Laure qui a émergé de sa sieste (seule ou avec l'aide d’un des deux compères restés au refuge?). L'une ou l'autre descendra le couloir afin de satisfaire des besoins naturels et ils vont faire cela aussi loin que possible du refuge, ce qui est louable, même si cela interdit les photos compromettantes. Les questions concernant le niveau de bronzage de l'un ou 1'autre resteront sans réponse!
Laure se fait une boisson chaude pendant que Fabrice et Christophe préparent du petit bois puis tentent d’a11umer le feu dans le poêle. Les morceaux de bois sont massifs et la hache qui irait bien pour les fendre a dû rester dans la vallée! Le feu démarrera, réchauffant de son ronflement la salle à manger-cuisine. Nous tenterons de le maintenir mais les bûches sont décidément trop grosses! Et le feu finira par s'éteindre laissant ses tôles se refroidir lentement. Fabrice finira par y déposer délicatement les chaussettes et autres petits vêtements qui finiront ainsi de sécher. Mihai n'osera par y déposer son sous vêtement blanc qu'i1 craint de salir irrémédiablement.
Alors que nous pensions finir seuls ici cette soirée, deux ou trois espagnols arrivent, ils comptent les places libres dans le dortoir et alors que nous approchons ils nous annoncent qu'ils sont 10 et vont tenter de se tasser sur les places que nous leur laissons; pour ce faire nous nous re-installons sur 1'étagère du bas qui comporte justement cinq couchettes. Ils arrivent ensuite en ordre dispersé et s'insta1lent à leur guise. Pendant ce temps nous prenons notre repas du soir et, maintenant encore, les réchauds réchauffent l’eau qui nous est encore disponible mais il faut y aller "mollo" car il faut tenir compte de nos besoins de demain matin; Ce soir aussi les bolinos sont de sortie, d‘autres menus lyophilisés "made by décathlon" sont aussi de sortie, voire un gratin dauphinois avec des patates! Les bougies apportées par l'un ou l'autre ou prélevées sur le stock du refuge donnent un peu de lumière dans le soir qui tombe.
Nous mangeons donc sans tarder afin de libérer un peu de place pour nos amis espagnols puis rejoindre le dortoir pour la nuit. Chacun s'installe à son goût dans les couches, se bouche les oreilles ou pas, puis tente de trouver le sommeil; le réveil réglé sur un portable est prévu pour 6h pour un départ à 7h vers le sommet.
dimanche 07 septembre 2008
Tuquerouye- Grand Astazou — col de Swan- Petit Astazou- anté-Col d'Astazou-
Tuquerouye- Barrage des Gloriettes (+587m, -1587m, 9h40mn)
retour dans les Deux-Sèvres par route
C‘est au chant du coq que nous sommes tirés du sommeil par le portable de Dominique alors que la nuit est encore bien noire. Nous n'avons pas eu froid cette nuit malgré nos craintes. Nos amis espagnols bougent un peu mais ils n'avaient peut être pas prévus ce réveil si matinal. Nous nous levons et nous préparons nos affaires du matin après les avoir recherchées dans la cuisine réorganisée en dortoir par les dormeurs de cette nuit; préparatifs des sacs, chauffage de l'eau sur les réchauds que nous avons installés sur un banc dans le dortoir ou sur le poêle dans la cuisine car les tables et les bancs sont occupés par des dormeurs espagnols arrivés en renfort après le groupe de 10 déjà prévu! Nous sortons les sacs dehors alors que le jour se lève doucement, dévoilant la face nord du Mont Perdu. Les équipements de ce matin seront chauds : vestes polaires, gants, bonnets que coiffent les frontales dont on pourrait avoir besoin; Laure se munit d'un gant oublié par un prédécesseur dans le refuge. Les crampons vont rester ici car nous avons vu peu de neige sur la voie lors de notre prospection d'hier. Quand nous sommes tous et toutes prêts à partir, le jour est suffisamment levé et les frontales ne serviront pas. Nous descendons le couloir avec prudence mais, bonne surprise, l'éboulis est gelé ce qui rend plus sûr son franchissement. Nous empruntons ensuite les vires au dessus du lac, nous retrouvons les edelweiss et Dominique retrouve le petit gour dans lequel il prélève encore une gourde d'eau qu'il assaisonne d'un comprimé de micropure puis nous reprenons la progression; il s'agit d'un sentier à flanc qui traverse des éboulis que nous sommes bien contents de trouver gelés, ici aussi; moins agréables sont les névés que la neige dure invite à contourner avec prudence. Nous remontons ainsi tout le vallon, nous en sortons par la droite et nous aboutissons sur un petit replat au moment où le soleil franchit la ligne de crêtes; nous en profitons pour faire ici la pause énergétique du matin.
Une petite mer de nuages couvre encore la vallée de la Pinéda mais, à notre niveau et au dessus, c'est tempête de ciel bleu.
Nous reprenons notre cheminement que barre bientôt un grand névé que Mihai commence à parcourir pendant que le reste du groupe gravit une petite cheminée menant à une vire qui va conduire le petit groupe jusqu'à la crête ouest du grand Astazou. Mihai nous a rapidement rejoint et admire avec nous le spectacle de cette région, au nord de notre objectif, dans la direction du village de Gavamie l800m en dessous de nous! Quand nous sommes repus du spectacle, nous virons à droite et nous finissons l'ascension vers le sommet par la crête, frôlant parfois le vide de la face nord du pic. Nous parvenons au sommet marqué d'un cairn au milieu de la ligne de crête presque horizontale.
Il y a du vent et il y fait frais. Nous nous congratulons, bisous a Laure, poignée de mains entre hommes puis nous admirons le tour d'horizon, Dominique et Mihai situent les sommets pour leurs amis et font usage de la boussole pour chercher l'Ossau que le Vignemale, malheureusement, nous cache! Laure et Fabrice nous annoncent qu'ils viennent de passer les 3000m pour la première fois! Il faudra songer au baptême! Le temps d'une ou deux photos de groupe et nous repartons vers le col de Swan dont le fameux couloir est entièrement déneigé puis Dominique propose de continuer vers le petit frère du Grand en passant aussi par la crête. Mihai passe devant puis attend ses amis sur une petite vire que l'on franchit en s'accroupissant à coté du vide de la paroi; Christophe y découvre des traces d'isards qui viennent ici parfois.
Puis nous franchissons un petit pas d'escalade qui nous ramène sur la crête qu'il est un jeu d'enfant de parcourir ensuite jusqu'au sommet, marqué, ici aussi, par un caim, et où arrivent une partie de nos amis espagnols du refuge qui sont montés par le coté du col d'Astazou, Nous leur demandons de nous prendre en photo, nous discutons un moment avec eux pour savoir où ils vont: Ils partent, par ou nous sommes arrivés, vers le grand Astazou. Nous continuons de parcourir la crête et nous descendons la face sud vers l'anté-col d'Astazou, le cirque de Gavarnie est sous nos pieds et l'on peut détailler ses murailles coté ouest et la voie dite "échelle des Sa1radets" qui mène au refuge du même nom.
Nous reprenons ensuite nos bâtons de marche et nous partons vers le lac glacé en longeant le pied de la paroi sud du petit Astazou, dans un univers complètement minéral qu’égayent quelques plaques de neige blanche.
Nous rejoignons bientôt le bas du grand névé contourné ce matin et nous reprenons la voie de montée. Un peu plus bas nous allons faire le plein d'eau à une petite cascade, nous mettons dans les gourdes les petits cachets qui sont préconisés pour la purification, et nous continuons la descente. Parfois nous passons un peu sur la neige et Dominique finit par se casser la "g .... " et tord son vieux bâton de marche.
Les éboulis sont dégelés maintenant et ils croulent plus facilement que ce matin; nous rejoignons les vires au dessus du lac et nous commençons la remontée vers le refuge; il y a du monde qui descend et il faut être attentif lors des croisements et surveiller les pierres, ou plutôt les "cailloux!" qui descendent parfois. Nous croisons un homme à qui Laure et Dominique avait, à tord, coupé un bras mais qui se "contentait" de randonner en ces lieux avec un bras plâtré caché sous son gilet et tout cela avec un sac sur le dos! Il y en a qui aiment la montagne! Il y a de nombreux étrangers parmi ces randonneurs. Nous parvenons au refuge dans lequel nous pénétrons alors qu'un groupe casse la croûte sur les rochers, au soleil. Nous prenons notre repas de midi, les réchauds réchauffent l'eau pour les différents composants des repas: bolinos, soupe, semoule au chocolat, café etc.… Chacun met à disposition ses restes de nourriture : saucisson, fromage pour ne pas avoir à les redescendre dans la vallée. Des espagnols étaient arrivés juste après nous et ils commencent à s'installer sans perdre de temps pour réserver leur place, sans doute, car nous avions laissé nos effets sur les lits ce qui donnait l'impression d'une occupation déjà importante des lieux.
Nous enlevons nos bagages et le dortoir devient plus accueillant pour les nouveaux arrivants, et ils seront nombreux ce soir là dedans! Dehors il y a du monde qui arrive puis repart mais nous ne faisons pas trop le détail, occupés que nous sommes à nous habiller pour la descente dans le frais couloir, à finir de remplir nos sacs en tassant, parfois avec les pieds, un duvet trop volumineux.
Nous avons payé notre nuitée en glissant les pièces et billets dans la tirelire mais ils faudra les pousser avec le tisonnier afin qu'ils passent la petite cheminée qui mène à l'intérieur de la tirelire, Christophe et Dominique ont démonté l'étagère au dessus du coffre fort pour mener à bien cette opération.
Le groupe qui mangeait au soleil est reparti vers la France et à notre tour nous empruntons le couloir; nous voyons tout de suite que le passage rocheux en contre bas et "embouteillé" et il se dégage très lentement. Lorsque nous y parvenons, deux femmes y sont encore un peu coincées et descendent avec mille précautions et l'aide d'un homme, ce qui pousse Mihai à passer par la droite dans ce qui était hier un ruisseau mais qui est sec aujourd'hui, offrant ainsi un passage sûr, voire facile après le premier pas de désescalade. Nous sommes tous en bas de ce passage alors qu’une des femmes y arrive et que l’homme retourne chercher l'autre accrochée au rocher en haut du passage.
Mihai continue la descente à bonne allure et nous attend au petit col de la Borne de Tuquerouye en compagnie d'un troisième dame qui est passée plus facilement dans les rochers et qui prend maintenant le soleil en attendant ses compagnes et compagnon. Un couple de montagnards, originaires de Savoie, arrive aussi et nous discutons un moment avec eux; ils randonnent depuis 7 jours et semblent bien équipés, ils pourront sans peine descendre monter leur tente plus bas si le refuge est complet!
Nous reprenons la descente et trouvons un peu plus bas un groupe au casse croûte puis des randonneurs, souvent en couple unisexe ou mixte, qui montent doucement et à qui l'un ou l'autre d'entre nous casse le moral quand ils nous disent vouloir coucher à Tuquerouye! Il fait toujours beau et les averses de neige prévues ne nous font pas vraiment peur, nous enlevons les vestes et polaires pour randonner en tee-shirt pour certains. Nous trouvons un couple assis, deux demoiselles qui montent, des photographes de marmottes et nous profitons du spectacle mais tout au long de cette journée nous n‘aurons pas vu beaucoup d'animaux en vol dans le ciel.
Auprès du barrage, des anglais sont à l'observation avec des monoculaires et des appareils photo, l'un d’eux porte un filet à papillons mais nous ne saurons pas ce qu'ils observaient. ll y a un peu de monde dans cette zone, deux jeunes filles ont mis une nappe dans l'herbe et mangent du fromage nous leur souhaitons bon appétit et puis nous rejoignons le camion et la voiture.
Chacun se change, fait une rapide toilette, boit un bon coup, range son sac, fait sécher sa tente humide de la première nuit. Fabrice pense manger ici un morceau avant de repartir alors le camion reprend la route, direction Gèdre avec le coup d'oeil sur la Brèche de Roland puis Luz où des gens sautent à l'élastique depuis le pont, ce qui perturbe un peu la circulation; nous passons auprès des sauteurs mais la sauteuse n'a pas sauté! Puis nous nous dirigeons vers Lourdes puis Tarbes pour y refaire le plein.
Dominique, comme le conseille Mihai, passe par le centre ville mais il finit par rater un embranchement ce qui fait perdre un peu de temps pour sortir de la petite rue embouteillée dans laquelle il s'est fourvoyé. Nous faisons le plein à Intermarché à la sortie de la ville puis Mihai prend le volant, règle le fauteuil du camion, vérifie les commandes puis prend la route vers le nord. Nous faisons une pause sanitaire sur une aire de repos, avant Maubourget, nous en profitons pour faire un café chaud qu'accompagnent les derniers gâteaux de Laure.
Puis nous reprenons la route et bientôt nous rejoignons la 306 de Fabrice que Mihai dépasse avec autorité; peu de temps après nous recevons un coup de téléphone venant de cette 306 qui a reconnu l'autocollant du CAF sur la vitre arrière du camion! La route se poursuit dans les Landes puis Bordeaux et enfin la RNl0 vers Angoulême puis Melle où nous arrivons vers Oh. Les jeunes récupèrent leurs sacs et bagages et les transvasent dans la voiture de Mihai dont le moteur tourne pour désembuer le pare brise car il a dû pleuvoir un peu ici aussi ces derniers jours. Nous nous séparons après avoir réglé nos comptes et les niortais repartent vers leurs logis après ce périple riche de nouvelles expériences et découvertes.

